La gravure suit le texte biblique. Celui-ci n’est pas très explicite au sujet des livres ouverts dont l’un serait le livre de Vie. C’est la raison pour laquelle l’auteur a dessiné deux livres : l’un est tenu par un ange et le présente à Dieu, tel un servant de messe. L’autre est déjà ouvert et placé dans la main de Dieu. L’un des deux est le livre de vie dans lequel sont inscrits les noms des croyants. Faisant face à l’ange on voit des squelettes dans une attitude de prière ou d’étonnement. Ce sont les chrétiens morts qui découvrent que leurs noms sont inscrits dans le Livre de vie. Hors de cette sphère céleste bien délimitée par des volutes, l’auteur décrit la guerre menée contre Satan. À droite, cette guerre est illustrée par le siège d’une ville tandis qu’on voit à gauche Satan tomber dans de grandes flammes la tête la première. Au milieu de l’image, l’auteur de la gravure a ajouté à cette description fidèle du texte biblique une scène originale présentant deux cavaliers turcs qui se trouvent cernés par les flammes. Cette scène fait référence à la situation politique tendue entre l’Europe et l’Empire ottoman à l’époque de l’artiste. En effet, les armées de Soliman le magnifique, sultan des Ottomans sont aux portes de Vienne en 1529 suscitant terreur et crainte parmi toute la population du Saint Empire germanique. Les atrocités commises furent connues dans toute l’Europe chrétienne et marquèrent durablement les esprits de sorte qu’on a très vite associé les Turcs au Diable lui-même. Luther est un des premiers à le faire dans son livre intitulé : « De la guerre contre les Turcs ».