La gravure représente une ville à belle architecture Renaissance traversée par un cours d’eau où nagent des cygnes. Le dessin est particulièrement soigné dans son rendu architectural. Cette ville fait écho à un verset du livre : «Malheur à la ville rebelle et souillée, à la ville pleine d’oppresseurs (Sophonie 3:1)». Au premier plan, à gauche on remarque Sophonie (avec son auréole) accompagné d’un pèlerin et de deux autres personnages. Ils sont pieds nus signe d’humilité et de repentance. Le pèlerin est reconnaissable à son chapeau jeté en arrière, son bâton et son chapelet. Les personnes qui leur font face sont plus difficilement interprétables. Il y a en effet de gauche à droite un personnage portant une coiffure sur laquelle des lettres hébraïques ont été tracées sans pour autant faire sens. Un autre personnage tient un gros livre dans ses mains ainsi qu’un autre personnage derrière lui. Ce sont généralement les scribes qui ont ces attributs (livre et lettres hébraïques) dans les peintures du XVIe siècle. Un autre personnage a un chapeau portant une coquille comme en portaient les pèlerins de Compostelle. La présence de pèlerins correspond peut-être à une expiation des fautes (pèlerinage) et cette humilité que recommande le prophète pour échapper au jugement de Dieu. En arrière-plan et sortant de la ville par une grande porte, un groupe de personnages munis de bâton et d’auréole renforce cette exhortation à s’humilier, prônée par la prophétie. Même le chien placé près des scribes baisse la tête comme s’il était en accord avec cette exigence de repentance . Que dire aussi de ces deux personnages appuyés sur la balustrade de la grande coupole qui semblent observer la scène ?